Pour les exploitants familiaux et les barrages, pas de taille universelle

Les photos prises pour la Global Water Initiative en Afrique de l'Ouest dans des villages proches du barrage de Sélingué au Mali montrent que lorsqu'il s'agit de périmètres irrigués autour des grands barrages, il n'y a pas d'exemple type d'exploitant familial.

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Insight by 
Lucile Robinson
knowledge and communications coordinator for the Global Water Initiative – West Africa
06 August 2015
Collection
Global Water Initiative – Afrique de l'Ouest
La Global Water Initiative a cherché à améliorer la sécurité alimentaire mondiale en permettant aux agriculteurs de mieux accéder, gérer et utiliser les ressources en eau pour une production agricole durable
A farmer on his motorbike on the bank between irrigated fields. In the background, pylons carry hydroelectric power from the Sélingué dam (Photo: Mike Goldwater/GWI)

A farmer on his motorbike on the bank between irrigated fields. In the background, pylons carry hydroelectric power from the Sélingué dam (Photo: Mike Goldwater/GWI)

La Global Water Initiative (GWI) travaille avec les exploitants familiaux qui vivent près du barrage de Sélingué depuis 2009 pour tenter de découvrir comment le barrage affecte leurs moyens d'existence et les améliorations qu'il serait possible d'apporter. Le barrage de Sélingué remplit un certain nombre de fonctions, y compris la fourniture d'hydroélectricité et d'irrigation à des fins agricoles – principalement pour la riziculture.

Pour diminuer la pauvreté et garantir des niveaux plus élevés de productivité, les pouvoirs publics ont besoin de vraiment comprendre qui sont ces exploitants et quelle est la meilleure façon de les aider.

La diversification aide les exploitants familiaux à être plus résilients

Si le gouvernement malien encourage la monoculture du riz, beaucoup d'exploitants familiaux avec lesquels nous travaillons cultivent plusieurs produits et gagnent leur vie à partir d'activités non agricoles. Ceci leur permet d’être plus résilients aux changements de climat ou de marché. Il faudrait réconcilier la perspective des pouvoirs publics et celle des exploitants familiaux.

Les producteurs qui vivaient dans la région avant que le barrage ne soit construit ont souvent accès à des parcelles de culture pluviale et des pâturages ainsi qu'à des terres irriguées. De ce fait, leurs besoins sont différents en termes de régime foncier et de services de conseil agricole. 

(Cliquer sur chacune des images ci-dessous pour les agrandir).

Répartition des terres en fonction des besoins du ménage

Parmi ceux qui pratiquent l'agriculture dans la région de Sélingué, figurent des familles déplacées par la construction du barrage à qui ont été attribuées des parcelles dans le périmètre irrigué où elles cultivent généralement du riz ; des familles qui vivaient dans la région avant la construction du barrage et qui ont encore des parcelles en cultures pluviales en plus des terres irriguées ; et des fonctionnaires en retraite ou des migrants qui sont venus à Sélingué pour commencer à exploiter les terres irriguées.

La taille des parcelles auxquelles les producteurs ont accès, ainsi que les ressources et services conseils disponibles, déterminent s’ils peuvent ou non subvenir à leurs besoins grâce à leurs terres ou s'ils doivent avoir recours à des sources de revenu non agricoles.

Les avantages d'un régime foncier souple

Tout le monde n'est pas en mesure d'exploiter les terres à sa disposition et certains préfèrent gagner leur vie d’autre façon. Au contraire, d'autres cherchent à cultiver un peu plus de surface ou n'ont pas d'accès au foncier et recherchent un travail agricole pour compléter leur revenu ou comme moyen de gagner leur vie.

Comme les terres du périmètre irrigué relèvent du domaine public, officiellement elles ne peuvent être ni vendues, ni héritées, ni louées, même si parfois cela rendrait service aux exploitants familiaux et autres. Beaucoup de détenteurs de parcelles cèdent la mise en valeur de leurs terres pendant une ou plusieurs campagnes – de manière informelle – le plus souvent parce qu'ils n'ont pas les ressources nécessaires en termes de semences, d'engrais, de main-d'œuvre, etc. pour les exploiter eux-mêmes.

Il existe différentes solutions foncières susceptibles de fournir plus de souplesse et de sécurité aux exploitants agricoles, tel que le bail emphytéotique.

Répondre aux besoins des exploitants familiaux

Pour que les petits producteurs puissent augmenter leur productivité, leur niveau de revenu et améliorer leur sécurité alimentaire, ils doivent avoir accès à des conseils agricoles et à des services, ainsi qu'un accès aux marchés et aux intrants tels que les engrais et les semences.

Un ménage qui cultive du riz et du manioc par exemple, ou des bananes, a besoin de conseils et de soutien pour tous les aspects de son exploitation. Les besoins particuliers des femmes, des jeunes gens et des personnes âgées doivent aussi être pris en compte et satisfaits.

Les organisations paysannes ont besoin de jouer un rôle plus appuyé dans le mode de fourniture de services agricoles et les agences de gestion du barrage ont besoin de reconnaître ces organisations et de leur rendre des comptes. Nombre de ces changements exigent de la part des décideurs qu'ils fassent des investissements tant immatériels que matériels – p. ex. en communication et en formation en complément des engrais et des équipements agricoles.

Event:

IIED and its partners held a side event, titled 'Towards socially just and economically viable dams in West Africa', at World Water Week 2015 in Stockholm, Sweden from 23-28 August, 2015 to share some of the lessons learnt from the work of the GWI in West Africa, and exchange experiences with others from across the globe about how to make large multi-purpose dams more 'socially just and economically viable'.

About the author

Lucile Robinson est chargée de la gestion des connaissances et des communications pour la Global Water Initiative – Afrique de l'Ouest.

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