Global Water Initiative : Burkina Faso

Notre travail au Burkina Faso a consisté à appuyer les exploitants familiaux qui cultivent, transforment et commercialisent le riz dans la zone irriguée du barrage de Bagré. Nous avons aussi étudié l'impact économique du barrage, en termes de retour global sur investissement pour l'État et du point de vue du rôle qu'il joue dans l'amélioration des moyens de vie des communautés qui cultivent dans la zone.

Project
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2008 – 2017
Contact: 

Jamie Skinner ([email protected]), chercheur principal, IIED

Bureau UICN Burkina Faso: [email protected]

Coordinateur national : Moumini Savadogo ([email protected])

Children using water pump in Burkina Faso

An India Mark II handpump in use in Burkina Faso

Contexte

  • Plus de 80% de la population dépend de l'agriculture
  • 20% de la population environ (essentiellement urbaine) peut se permettre d'acheter du riz, dont la moitié est importée
  • Il y a 46 000 hectares de périmètres irrigués au Burkina Faso (= 20% de zone de développement potentiel pour l'irrigation à grande échelle)
  • 17 000 hectares de nouveaux périmètres irrigués sont prévus
  • Le gouvernement a investi 248 milliards de francs CFA (US$481,5 millions) de 2011 à 2015 pour l'irrigation en général dans le cadre du Programme de développement durable de l'agriculture irriguée (PNSR)
  • Barrage d'étude GWI: Bagré (achevé en 1994)

L'eau pour l’agriculture (2013-17)

Durant la phase 1 de GWI au Burkina Faso (2008-12), nous avons aussi travaillé sur la question de l'application de la GIRE au niveau du barrage de Kompienga (barrage hydroélectrique avec un périmètre halieutique d’intérêt économique).

Barrage de Bagré

Le barrage de Bagré a été inauguré en 1994. Il est situé à environ 150 km au sud-est de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Le barrage et son périmètre irrigué s'étendent principalement sur le département de Bagré dans la province de Boulgou, et touchent les provinces de Zoundwéogo, Kouritenga et Ganzourgou. En 2012, un projet public-privé – Bagrépôle – a été mise en place pour la gestion du barrage et le développement de l'irrigation.



Le développement de l'hydroélectricité et de l'agriculture irriguée à grande échelle constituait les deux principaux objectifs de la construction du barrage de Bagré : dans le but de fournir de l'électricité à la capitale, Ouagadougou, et d'assurer la sécurité alimentaire de la population locale et nationale. Jusqu'alors, la culture traditionnelle de céréales sur des terres non irriguées était la principale source de subsistance dans la région, au même titre que l'élevage. L'accroissement de la production de riz – qui était déjà cultivé mais non commercialisé – est un élément clé des politiques publiques de développement national.



À la fin de 2013, sur les 29 900 hectares de terres agricoles susceptibles d'être irriguées, 3 380 hectares avaient été aménagés en valeur et distribués à des exploitants familiaux. En tout, 1 673 familles, regroupées dans 16 villages, travaillent sur ces terres irriguées.

Analyse de base des exploitations familiales (riz)

Nous nous sommes penchés sur les différents types d'exploitants familiaux qui cultivent du riz dans le périmètre irrigué de Bagré ; en particulier, sur les différences en termes de moyens d’existence et, par conséquent, en termes de besoins. Nous avons effectué des recherches analogues au Mali et au Sénégal et, en 2014, nous avons publié une synthèse des conclusions qui dresse une analyse comparative de base des trois pays.

Points de vue des femmes rizicultrices sur leur situation

Nous avons travaillé avec les femmes de deux villages du périmètre irrigué de Bagré en ayant recours à des techniques de réalisation de vidéos participatives afin de comprendre leur rôle dans la production du riz et d'identifier les questions les plus importantes à leurs yeux. Les femmes représentent une forte proportion de la main-d'œuvre agricole, pourtant, il est fréquent qu'elles ne participent pas à la prise de décision et il est rare qu'elles aient accès à un foncier sécurisé.

Des services de conseil agricole

Nos recherches sur les problèmes auxquels sont confrontés les riziculteurs familiaux ont fait ressortir deux domaines incontournables pour soutenir la productivité et les moyens d’existence des exploitants familiaux dans l'irrigation:

  • De meilleurs services de conseil agricole, adaptés aux besoins des exploitants

Des organisations paysannes fortes

Bagrépôle – qui gère l’irrigation – entreprend actuellement un examen de la façon dont sont dispensés les services de vulgarisation agricole dans le contexte du périmètre irrigué de Bagré. Nous avons ainsi l'occasion d'appuyer à la fois Bagrépôle et les organisations de producteurs à identifier les lacunes existantes et les solutions potentielles qui permettraient d'assurer ces services de manière adatpée et efficace.

Evaluations économiques du barrage de Bagré et des systèmes paysans

Parallèlement à nos travaux de base avec les exploitants familiaux, nous avons également réalisé des analyses économiques poussées sur le barrage de Bagré et les systèmes paysans liés au périmètre irrigué, pour évaluer l'impact que ce projet a eu en tant qu'investissement national et sur les moyens de vie des populations locales.

Nous avons mené des analyses analogues au Sénégal et au Mali, cela nous a permis de faire des comparaisons et de tirer des conclusions au niveau régional. Plus largement, ces études ont permis d’alimenter nos travaux de sensibilisation et de stimuler le débat sur la viabilité économique des grands périmètres irrigués et leurs impacts sur les moyens d’existence des exploitants

 


GIRE et WASH (2008-12)

Contexte

  • Zone d'intervention : 6 communes de deux régions administratives (les régions de l’Est et du Sahel) avec 34 villages concernés. Les communes couvertes étaient les communes de Bartiébougou, de Foutouri et de Gayéri dans la province de la Komondjari, les communes de Boundoré et de Mansila dans la province du Yagha, et la commune de Liptougou dans la province de la Gnagna.
  • Bassin versant : la Sirba, bassin du fleuve Niger
  • Mise en œuvre : UICN et CRS avec l’appui de Tin Tua, CREPA et RECOPA

Situation de référence

A travers une étude de base en 2009 nous avons capté les éléments illustratifs de la situation avant notre intervention. Cette situation se caractérisait essentiellement par une dégradation croissante de l’environnement dont les principaux facteurs étaient:

  • L'accès insuffisant aux infrastructures d’eau, aux infrastructures d’assainissement et les mauvais comportements en matière d’hygiène
  • Des structures de gouvernance d'eau non fonctionnelles
  • Une gestion non durable des écosystèmes.

Nous avons accompagné les communautés par la mise en œuvre d'activités et d'approches visant:

  • La réalisation d’infrastructures d’eau à usage multiple pour un accès durable et équitable à l’eau
  • La promotion de l’hygiène et de l’assainissement pour un changement durable de comportements des populations
  • L’amélioration des connaissances, des moyens de gestion des ressources naturelles et la mise en place de cadres et de structures fonctionnelles pour la gouvernance des ressources naturelles, notamment l’eau.

Réalisations du projet

Au bout de ces années de mise en œuvre, nous avons contribué à une gestion intégrée, durable et équitable des ressources en eau au niveau communautaire, communale, et du sous-bassin de la Sirba. Chacune de nos interventions a été menée avec une vision de changement durable et dans un contexte institutionnel et législatif en mutation (notamment la décentralisation effective qui confère entre autres aux collectivités locales, le rôle de la maîtrise d’ouvrage du service de l’eau et de l’assainissement, la politique nationale de la GIRE).



Nous avons délimité en concertation avec les services techniques cinq zones de compétence de comités locaux de l’eau dans le sous bassin de la Sirba. Sur notre zone d’intervention nous avons créé les conditions et accompagné le processus de création et le fonctionnement du Comité Local de l’Eau (CLE) en queue du bassin. Cette création a été l’aboutissement d’une mobilisation communautaire ayant conduit à une identification des problématiques, suivi d'une planification des activités par les communautés et axée sur des thématiques à la fois stratégiques et très sensibles pour la mise en œuvre de la GIRE au niveau local. Nous avons ainsi réussi à:

  • Améliorer la concertation entre les acteurs et parties prenantes impliquées dans la gouvernance des ressources naturelles dans le bassin versant en queue de la Sirba
  • Améliorer la connaissance qualitative des ressources en eau du bassin de la Sirba
  • Sensibiliser, organiser et outiller les acteurs notamment les populations vulnérables sur la GIRE et les effets du changement climatique
  • Réduire la pression du bétail sur les points d’eau potable par la mobilisation de l’eau à partir de quatre nouveaux boulis. Autour de ces boulis, nous avons créé des plateformes communautaires et des protocoles tripartites (collectivités, services technique et communautés) de gestion
  • Capitaliser le processus de mise en place du CLE en queue de la Sirba. Notre expérience à ce niveau (en termes de valeur ajoutée) reconnue par la Direction Générale des Ressources en Eau, a permis d’enrichir en 2009 la relecture du guide national de mise en place de CLE de 2004.

Nous avons également enregistré de grands avancées dans le processus d’opérationnalisation d’une gestion durable des points d’eau potable dans la province de la Komondjari par l’application de la réforme du système de gestion des infrastructures d’approvisionnement en eau potable. Avec l’accompagnement des acteurs de cette province, à présent mieux organisés, nous avons réussi à:

  • Améliorer l’accès à l’eau potable de plus de 8700 personnes de 17 villages (18 forages neufs équipés de pompe manuelle et 11 forages réhabilités)
  • Susciter une plus grande prise de conscience des acteurs (communautés, communes) par rapport à la gestion des pompes. Nous avons maintenant dans la Komondjari, des communes plus conscientes et plus engagées pour mieux assurer le service durable de l’eau (3 délibérations communales sur les prix de l’eau, 18 conventions de délégation de gestion de pompes manuelles hydrauliques aux AUE, contractualisation avec des artisans réparateurs pour la maintenance préventive et curative des pompes manuelles hydrauliques, mise en place de comités communaux de suivi des ouvrages).

Nous avons touché plus 9650 personnes et suscité ainsi une véritable prise de conscience des populations par rapport à la question de la défécation à l’aire libre à travers des actions de formation (élus locaux, communautés, maçons, enseignants et parents d’élèves, services techniques…) et de promotion de l’hygiène et de l’assainissement (représentations de théâtres forum, émissions radio, application de l’assainissement total piloté par les communautés, création de club d’hygiène scolaires…).

Personnel de coordination

Nouhoun Sanou, National Coordinator, [email protected] 

Drissa Soulama, IWRM, [email protected]      

Ludovic Tapsoba, Monitoring, Evaluation and Learning, [email protected]

Mireille Tiendrebeogo (until March 2011), Ivette Nombre (since April 2011), Hygiene and Sanitation, [email protected], [email protected]

Marcelin ILBOUDO, Water hardware, [email protected]