Global Water Initiative : Sénégal

Notre travail au Sénégal a consisté à appuyer les exploitants familiaux qui cultivent, transforment et commercialisent le riz dans la zone irriguée créée par les barrages de Niandouba et du Confluent dans le bassin de l'Anambé. Nous avons aussi étudié l'impact économique des barrages, en termes de retour global sur investissement pour l’État et du point de vue du rôle qu'ils jouent dans l'amélioration des moyens de vie des communautés qui cultivent dans la zone.

Project
Archived
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2008 – 2017
Contact: 
Jamie Skinner
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Senior associate, Natural Resources

Bureau UICN Sénégal: uicnsenegal@iucn.org 

Coordinateur national : Modou Diouf (modousr@yahoo.fr)

Example of bucket and pulley system on a traditional well - Senegal

Example of bucket and pulley system on a traditional well in Senegal

Contexte

  • La production nationale de riz ne couvre que 20% des besoins de consommation nationaux
  • Dans le bassin de l'Anambé, 31,5% des terres propices à l'agriculture irriguée ont été aménagés (5 000 hectares sur un potentiel de 16 000)
  • Environ 8% de la surface terrestre du pays est irriguée
  • Barrages d'étude GWI: Niandouba (achevé en 1997) et Confluent (achevé en 1984)

L'eau pour l'agriculture (2013-17)

L'agriculture irriguée, et la riziculture en particulier, jouent un rôle important dans les politiques nationales de sécurité alimentaire, notamment au travers de la Stratégie nationale de développement économique et social (SNDES), du Programme national d'autosuffisance en riz (PNAR) et du Plan Sénégal émergent (PSE).

Barrages de Niandouba et du Confluent (bassin de l’Anambé)

Dans les années 1970, afin de réduire le déficit de production de céréales du Sénégal et de renforcer les moyens d’existence des producteurs locaux grâce à l'agriculture irriguée, les autorités nationales ont décidé d'aménager le bassin de l'Anambé. Le bassin (qui couvre une superficie de 1 100 km²) se situe en Haute-Casamance dans la région de Kolda dans le sud du Sénégal ; il est drainé par le fleuve Kayanga et son affluent, l'Anambé. En 1984, un barrage a été construit à la confluence entre les deux rivières, puis en 1997 un second barrage a été construit sur le fleuve Kayanga, à Niandouba. Les barrages, appelés barrages de Niandouba et du Confluent, sont reliés et permettent ensemble de fournir l'eau du périmètre irrigué qui couvre 5 000 hectares.

Le territoire couvert par le bassin de l'Anambé compte sept communes rurales. L'aménagement de la région a remodelé les systèmes de production locaux et a conféré à l'agriculture irriguée un rôle central, même si une forte tradition pastorale demeure au sein des populations qui vivent dans le bassin.

La Société pour le développement agricole et industriel du Sénégal (SODAGRI) a été créée en 1974 en tant que société publique à responsabilité limitée chargée de la surveillance technique des aménagements par le ministère de l'Agriculture, et responsable de la gestion des barrages de Niandouba et du Confluent et des périmètres irrigués associés.

Réduire les conflits fonciers grâce à la participation communautaire

L'accès à l'eau et l'utilisation des terres dans le périmètre irrigué est souvent source de conflit entre les agriculteurs et les éleveurs. En 2013, GWI en Afrique de l'Ouest a travaillé avec quatre communes du bassin de l'Anambé pour promouvoir une meilleure connaissance et la mise en application des outils locaux de gestion des ressources connus sous l'appellation POAS (Plans d’occupation et d'affectation des sols). Ces outils ont été mis en place dès 2008, mais rien n'avait été fait depuis en termes de diffusion de l'information ou de renforcement des capacités pour les utiliser concrètement. Suite à nos travaux avec les communautés locales et la SODAGRI sur les POAS, le nombre de conflits liés à l'occupation des sols a chuté de façon notable dans les communes concernées.

Analyse de base des exploitations familiales (riz)

Nous nous sommes penchés sur les différents types d'exploitants familiaux qui cultivent du riz dans le périmètre irrigué de l’Anambé ; en particulier, sur les différences en termes de moyens d’existence et, par conséquent, en termes de besoins. Nous avons effectué des recherches analogues au Mali et au Burkina Faso et, en 2014, nous avons publié une synthèse des conclusions qui dresse une analyse comparative de base des trois pays.

Des services de conseil agricole

Nos recherches sur les problèmes auxquels sont confrontés les riziculteurs familiaux ont fait ressortir deux domaines incontournables pour soutenir la productivité et les moyens d’existence des exploitants familiaux dans l'irrigation:

  • De meilleurs services de conseil agricole, adaptés aux besoins des exploitants
  • Des organisations paysannes fortes

Nous avons travaillé avec tous les acteurs  du périmètre irrigué de l’Anambé – notamment la SODAGRI et les groupes de producteurs locaux – pour identifier et relever les principaux défis, à travers un plan d’action, pour l'établissement de meilleurs services agricoles qui répondent réellement aux besoins des exploitants.

Evaluations économiques des barrages de Niandouba et du Confluent, et des systèmes paysans

Parallèlement à nos travaux de base avec les exploitants familiaux, nous avons également réalisé des analyses économiques poussées sur les barrages de Niandouba et du Confluent et les systèmes paysans de l’Anambé, pour évaluer l'impact que ces projets ont eu en tant qu'investissement national et sur les moyens de vie des populations locales.

Nous avons mené des analyses analogues au Burkina Faso et au Mali, cela nous a permis de faire des comparaisons et de tirer des conclusions au niveau régional. Plus largement, ces études ont permis d’alimenter nos travaux de sensibilisation et de stimuler le débat sur la viabilité économique des grands périmètres irrigués et leurs impacts sur les moyens d’existence des exploitants.

 


GIRE et WASH (2008-12)

Points clés

  • Zone d’intervention: 39 villages
  • Bassin versant: la Sandougou, bassin du Fleuve Gambie
  • Mise en œuvre: CRS et UICN avec l’appui de CARITAS

Situation de référence

Dans la zone d’intervention du projet GWI Sénégal, nos enquêtes de 2008 ont montré que les sources d’approvisionnement en eau potable sont constituées en général de puits modernes ou traditionnels. Le puits moderne n’est utilisé que par 10% des enquêtés, et il n’existe pas une différenciation entre puits à usage pastoral et à usage domestique, ce qui engendre des problèmes d’hygiène et de gestion. Les populations ont un accès aux puits jugé relativement satisfaisant, mais avec des problèmes d’exhaure et des quantités d’eau insuffisantes en saison sèche.

Réalisations du projet

  • Nous avons travaillé dans 39 villages, pour 11 252 bénéficiaires.
  • Dans ces villages, nous avons réalisé ou réhabilité des puits, et mis en place des comités de gestion chargés de la gestion des points d’eau et de l’hygiène. Ces comités de gestion ont pu mettre en place une spécialisation de leurs puits en fonction de l’usage (eau de boisson ou abreuvement des animaux). Ils ont aussi fixé des cotisations adaptées en fonction des et des situations des ménages, par exemple des cotisations par ménage, par nombre de canaris dans le ménage ou par femmes mariées.
  • Nous avons constaté un changement de comportement chez les ménages, avec la mise en place d’un pot de service et d’un pot de puisard au niveau de chaque canari afin d’éviter les contaminations.
  • En introduisant l’approche assainissement total piloté par la communauté (ATPC) dans trois villages pilotes, 99% des ménages ont eu accès à une latrine traditionnelle. Cette approche a remplacé la subvention des latrines familiales.
  • Le projet a mis en place une plateforme de concertation entre les acteurs de l’eau de Tambacounda, présidée par le Gouverneur afin de promouvoir la coordination des acteurs et les politiques appliquées localement.
  • Des zones de mise en défens ont été identifiées afin de réduire l’érosion des berges et le colmatage du fleuve.